Ce corps démembré


Dans les veines, un tourbillon de paradoxes
Matérialisés par des visions lumineuses
Et des réflexions obscures.
Dans le sang, une lutte paisible, mais quotidienne
Justifiée par le besoin de dénouer un être joyeusement morcelé.


Les os aspirent à la chaleur étouffante des tropiques
A la rudesse des climats les plus désertiques
Alors que les yeux s'émerveillent devant la beauté 
Des couleurs hivernales et épicées du vin chaud, des forêts de mélèzes et des dernières lueurs du soleil des après- midi froids.

La tête demande la douceur liée à la présence des êtres chers
Elle veut rester auprès d'eux
Mais continuellement, le cœur dit «Repars» et «Qui sait? Peut- être, restes-y.»

Oui, le cœur souhaite vivre à cent à l'heure Rencontrer constamment de nouvelles âmes, Découvrir de nouveaux horizons.
Lutter? Céder? Suivre le mouvement, vivre au creux de la vague... . Ou aller à contre courant?

Mais vivre chaque seconde comme une fête, une orgie.
Se débarrasser alors des traditions, vieilles et rigides, de l'étroitesse d'esprit
Ne rien garder que la poésie et la gastronomie L'hédonisme, cher et vivifiant.

Assouvir ses désirs de tendresse et d'affection
Un besoin de partager, mais garder sa liberté de mouvement, d'être soi.

Remembrer les morceaux de ce corps
Ne plus retenir ses émotions, mais les faire grandir En multipliant les larmes de joie, en chantant à tue- tête pour masquer le néant, le tout.
Danser la vie, jusqu'à ressentir, en transe, son essence.

Faire que ces paradoxes déstabilisants, un jour
En seul et même élément vivant, s'aimant et se respectant, se rassemblent.

                                           Marine Munich



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