Si le grain de sable se meurt...



Corps libre. À libérer. À abriter
Insolence. Griffe le sol et griffe le vent
Violence de la vieillesse
L'élégance au fond du gris
Le regard fier, le cou brisé. Épaule et sol, embrassade - 
Amour d'enclume
Trucage humain
Rouages sanguins
La main qui tremble, qui se raidit – Polyarthrite mélancolique

Les pas peu sûrs
Les paperasses qui les assurent
Repos, approche, Sable mouvant
Fais ton travail
Alzheimer d'un corps qu'on voulait fort
Les yeux se closent
C'est plus des cernes
C'est des valises !
Pour quel voyage ?
Pour le plus beau
Fin du diktat des fragiles os
Adieu maladie, adieu chimio
Haine d'un corps, amour du vent
Fragile automne
L'oiseau, les rouges feuilles s'envolent
Mobilité et rêveries
- Trame d'une vie.
         Et des lignes de fuite
         Et des points d'horizon.

Longue rue,
Froide rue
         Un reflet, un miroir
                  Pour y voir
Une fierté
Tant de batailles gagnées, victoires glanées
         Derrière la canne, sous le chapeau
L'assurance des héros

Dans les cascades de l'existence
Dans les remous, dans la violence,
La lueur au loin et la Beauté
Au creux des vagues,
Des vagues et des rochers
On s’égratigne
On se tord le cou
On s'assassine
         Dans les cailloux
Puis c'est l'Atoll
Merci Silence
Sérénité
Corps tourmenté qui nous maudit
Nous en fait voir
         Des maladies

C'est l'harmonie
Fin d'un combat
Où l'on grandit
Allonge le pas
         Quelle élégance et quelle fierté
         Et quels efforts à perpétuer
Se redresser
Fermer le poing
Saisir la canne
S'élancer et
La brise        
         Embrasser
Le mistral    
         Enlacer
Un grain de sable nous invite
C'est au désert, au doux désert
   Que l'on s'abrite

                                        Gaston Breton

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