Ceci est ce qui reste



Dans cette jungle où le faux semblant
Ne  dure que le temps d'une rose
Le brigandage politique
Explose  à toute heure et en tous lieux

La matière brute parle un langage
Le souffle qui l'habite en parle un autre
Un corps à corps tenace
Où le feu éteint le feu
Et le vice éponge la vertu

Ceci est  ce qui reste
Un corps hors-piste
Un corps nomade
Un corps de sang corrosif
Et de sueurs fétides
Un corps salé et indigeste
Forgé  dans le métal inimitable
Des frontières arides
Un corps nu
Et soutenu par le liquide amniotique  absent

Scarifications claniques
Longues tracées d'entailles ensanglantées
Le gland est tombé
Vive l'initiation fatidique

Une longue marche transitoire...

Du corps désabusé de l'enfance
Aux fausses notes de l'âge adolescent
Le temps qui passe aurait-il effacé
Toutes les tenaces du passé?

Une calebasse vide à l'œil nu
Qui absorbe tour à tour
La transfiguration de l'adulte
Et la défiguration de l'être

Ceci est donc ce qui reste
Un corps hors-jeu à la silhouette légère
Qui tourne et tournoie au milieu du désert

Il paraît que ce qui reste n’est guère plaisant
Que l'ossature froide de sa colonne dorsale
Fausse toute position latérale

L'archéologie  de l’ensemble
Induirait-elle tant en erreur?
Peu importe!
Cette sculpture d'1,75 mètre
Compense assez-bien
Ce corps amovible
Qui jamais n'excède 65 kilos

                                                                        джимми Гиацинт

                                             
                                    

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