Fragments Poétiques du 05 Octobre


Entre poésie, poème, slam et rap, quelles différences existe-t-il réellement? Selon R. Jakobson, la poésie, tout en n'étant pas le seul domaine où le symbolisme des sons fasse sentir celui des effets, reste  le centre névralgique, où le lien entre son et sens, de latent, devient patent, et se manifeste de la manière la plus palpable et la plus intense. [R. Jakobson 1963, Essais de ling. gén., p.241.] Tous ces versants de notre si bel art, reposent à mon sens sur les mêmes règles d’écriture. ( rimes, paronymies, métaphores, litanies, échos régularisés, etc...) Seulement, quand l’on s’intéresse de près, aux processus prosodiques à l’œuvre, un poème, peut n’être que le texte, lui-même, sans que n’en soit activée, toute sa charge prosodique. (syntaxe qui s’articule et se désarticule sur le martèlement de la mélodie.)

Le slam, petit frère rebelle du rap, diffèrerait de ce dernier en ceci que les rimes n’y sont pas obligatoires. Il suffirait que le slameur, fasse ressortir les sonorités slamantes ( to slam étant claquer) lors de la mise en voix du poème.

Il y a donc dans le slam, comme dans le rap, une démarche incessante de déconstruction / reconstruction du  langage.

Enfin, quand les rimes affluent, et que c’est le flow , lent et / ou rapide, on n' rate pas  le rap ( Rythm and Poetry )

Conclusion : Tout  est poésie.  Le reste, dépend des efforts de diction et de dissection que l'on déploie pour que la parole remplisse son rôle performatif.

C’est bien à tout cela et bien d’autres encore, que sont consacrés nos Fragments Poétiques. Ils survolent d'une part, les bases prosodiques à l’œuvre dans la magie du mot, et d'autre part, explorent les procédés d’auteurs, promeuvent l’écriture décomplexée et instantanée, et illustrent pour ainsi dire, un terrain d’exercices où se côtoient et se peaufinent toutes les formes d'art poétique. 





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